19 - Jouer un links



Pour jouer au golf en Ecosse, quatre types de parcours vous  sont proposés : « woodland », « parkland », « inland » et « links ». En forêt, dans un parc ou dans les terres nous y trouvons le plus souvent des terrains qui ont fait l’objet d’un dessin (d’un tracé) d’architecte. Un links peut être considéré comme un parcours naturel, souvent en bord de mer mais pas toujours.



Il est souvent vallonné, avec des dunes de sable et son sol sert pour le golf car il n’est pas bon pour la culture. Vous avez déjà remarqué cela dans tous les golfs que vous avez joués. Sur un links, le terrain paraît nu, peu ou pas d’arbres, des genêts ou des fougères, des murets et des ponts qui longent les fossés, du sable…  Le type magique vous venez de le voir à "The Open 2015: le Old Course de Saint Andrews.
Vous avez beau penser savoir jouer au golf, mais affronter un links c’est une découverte de soi nouvelle à chaque fois. Dès que vous posez votre tee de départ, vous semblez être transformé, littéralement. Où est son secret pour nous déstabiliser ainsi ?



Sa localisation d’abord. Souvent en bord de côte maritime, la texture du sol y est particulière. Le fairway  naturel est fait de sable et d’une herbe très courte. Vous perdez ainsi vos repères de confort de frappe de la balle. Cette herbe courte change votre perception : vous devez jouer balle-terre. Un parcours où la balle est mieux portée nous permet une petite tolérance.
Vous pouvez ainsi avoir l’impression de toujours jouer sur un green et chaque coup demande encore plus d’attention.  


Le fait que le paysage soit nu, sans repère ou presque, nous ouvre tout le champ de jeu. Mais c’est là qu’il faut être attentif pour choisir sa cible à chaque coup. Cela suppose que vous devez avoir une stratégie claire. En plus des obstacles naturels, le fairway est souvent sinueux et étroit. Les genêts sont alors avides de vos balles. Le maître des lieux a aussi égrené quelques traîtres  bunkers,  façon nid de poule ou muret. Toujours difficiles à jouer….


Jouer un bois de parcours demande à réfléchir et bien sentir son coup. Touchez à peine le sol, la balle ira droit mais … pas très loin.
A l’approche du green, encore des questions avant de jouer. Au-delà de 45m, ce sera le dilemme pour choisir le coup et le club: faire rouler ou plomber la balle ? Un fer ou un wedge ?


A moins de 45 m du drapeau, ce n’est pas plus simple: aux choix précédents s’ajoute le putter. La position du drapeau, plus ou moins difficile, orientera votre décision, toujours précise. En passe de gagner sa place en play-off à Saint-Andrews, Jordan Spieth, au 17 a perdu ses espoirs. Au même endroit, Louis Oosthuizen laissait la victoire à Zach Johnson, quelques minutes plus tard.

Pratiquer sur un links est un vrai bonheur pour inventer des coups. Presque facile sans vent, le parcours devient rude et tranchant dès que le vent se lève. De quoi vous faire tourner la tête.

Au final, un links est magique car il vous oblige à jouer, à créer à chaque fois une forme de coup qui casse tous vos codes d’apprentissage. Il vous rend à vos origines de joueur de golf, votre adresse et votre passion de jouer.

Remarquez aussi quand vous avez joué un links et que vous retournez sur votre golf favori , vous jouez beaucoup mieux….


Bon golf à tous!

Michel Prieu

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