La
magie opère de nouveau comme un aimant. Nous restons scotchés devant l’écran de
télé. Le cœur battant au moindre mouvement, désolé de ne pas voir une balle
rentrée…Vibrer avec lui comme par le passé...
La
foule y est, les commentateurs concentrés, déjà lancés vers les fairways du Master’s d’Augusta.
Les joueurs sont des hommes et cela se voit, c’en est réconfortant. Les larmes de Casey à
la fin de son parcours montrent sa sensibilité. Il vient de perdre un ami, son
supplément d’âme l’a inspiré pour rendre hommage au disparu, il a gagné. Le
destin est chagrin. Le golf c’est la vie, c’est d’être là, présent « présentement » comme disent les
canadiens.
Depuis
son retour en décembre, son sourire à la fin d’une partie nous disait qu’il
était guéri de ses maux de dos. Trop longtemps au rythme des nouvelles nous passions d’espoir
en détresse depuis bien des mois. Sa rentrée en tournoi avec ses drives dans
les bois, ne disait rien de bon en février. Certains s’inquiétaient déjà de le savoir
sans coach. Je pense qu'il en a assez se se faire aider par des gens qui veulent le changer...
Son
caddie Joe LaCava au début de l’année après quelques tours d’entraînement avait
lâché qu’il le trouvait plus serein et plus précis. Comment aujourd’hui croire ce qui est rapporté dans les médias ?
Une
23ème place avec un grand jeu chaotique mais un petit jeu ciselé pour nous
rassurer nous a de nouveau alerté. Son sourire, sa confiance et son programme pour progresser ont montré son envie de
jouer. Ne plus parler au passé. Ne plus voir ses images avec son dos endommagé.
C’est
certain qu’il a exagéré, qu’il a maltraité son corps depuis longtemps. Ses
efforts déjà enfant puis devenu plus grand. Le travail qui lui a été imposé
pour s’affirmer face à son père en premier. Il n’a pas grandi en toute liberté. Ses blessure et son comportment montrent assez bien l'étendue de ses tourments... Pas simple de rester équilibré.
Dans sa quête la
semaine dernière un superbe message lui a été envoyé par quelqu’un qu’il n’a
pas toujours apprécié. Phil Mickelson a de nouveau gagné avec ses 47 balais. Il
aime déconner mais montre combien son amour du jeu lui est chevillé au corps.
Le match pourrait relancer une année où la Ryder Cup va venir pour la première
fois en France. Une chance de voir deux générations de joueurs américains former
une équipe pour venir défendre leur butin. Nous aurons nous aussi pour l'Europe deux générations mais pas de français qualifié pour le moment.
Ce
weekend de rugby a commencé par un match enlevé de mes équipes préférées qui s’affrontaient
à Wellington : Hurricanes l’a emporté face à Crusaders mais ces derniers n’ont
rien lâché. Un autre rugby que celui que l’on a vu l’après-midi.
Quatre
jours à suivre les pas d'Eldrick, épier ses moindres mouvements et comprendre qu’il est
là, bien présent dans son jeu en progrès. Des mimiques amusées des mouvement de
contrariété, c’est lui, le revoilà cette fois cela ne trompe pas.
Bel
athlète, c'est seulement quand il enlève sa casquette que sa couronne de cheveux porte la
marque des années qui ont filé, des tourments que la vie lui a donnés. Avec ce que
je sais je le sens plus grand, plus posé.
Pas
encore sûr de lui, pas encore conquérant, il n’est pas impatient. La
réalisation ne s’y est pas trompée. Trish Jonhson au commentaire studio, joueuse
diplômée dit le plaisir de le voir engagé dans son jeu en entier. Peu de déchets et des gestes de
toute beauté dans son petit jeu toujours si affûté. Une variété de coups
bien léchés, au rythme musical de sa pensée; un seul "trois putts" en 4 jours où les greens ne sont pas donnés.
Un parcours qui se livre à des joueurs de ce calibre à -10, qu’on ne se leurre pas,
c’est un monument.
La
télé ne peut nous montrer la difficulté d’un parcours de Championnat de ces joueurs chevronnés. Une fois
arrivé sur le green en régulation (ce qui déjà est un combat en soi), jouer avec le
green est encore une gageure. On ne peut se rendre compte de la
difficulté qu’en regardant l’arc de leur backswing au putting. Quelques
centimètres pour envoyer la balle à 10 mètres sur une ligne tourmentée. J’ai eu
la chance de jouer avec mon ami Michaël Wolseley sur le parcours de Valley Club
à Montecito (Californie), terrain de jeu privé de Fred Couples et Tiger Woods
pour préparer le Master’s d’Augusta. J’ai eu l’impression de jouer sur du
carrelage tellement la balle roulait…
Son
grand jeu engagé pleine piste tout au long des deux derniers jours, son attitude
pour se déplacer, son aisance pour se baisser, sa routine sécurisée : il y
est, son jeu est de nouveau cohérent. Aligné sur l’objectif qu’il s’est fixé :
jouer.
Il
tente, il joue, manifeste son agressivité, sur son long putt du 17 trouve encore le
temps de se marrer pour aller chercher le droit au play off sur le 72ème
trou, des images et une émotion qu’il y a 6 mois, il n’était pas possible d’espérer.
C’est
bien que Casey ait gagné, sa foi et son courage récompensé. Woods va encore
progresser, son programme est engagé. Il a hâte de jouer la semaine prochaine, la
route vers le Master’s est lancée. Nous pouvons à nouveau rêver de le voir gagner...
Quel plaisir de le voir ainsi, de pouvoir encore vibrer en le regardant jouer. Il a tellement fait pour ce jeu passionnat. Enfin il s’est retrouvé. Il est plus grand dans ses
pensées, son jeu est plus cohérent….
Pas
une légende encore, il est bien vivant. Un aimant pour tous ses fans!
Michel Prieu
legolfaucoeur.blogspot.com
« Golf entre
deux mondes ». Riviera del sol
Réservations : michel3c@gmail.com ou
+33656891132
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