78 - Une clé pour le plaisir de jouer: le mimétisme (9 juillet 2018)




Bonjour à tous,



Voilà quelques semaines que je n’avais pas joué au golf et cela commençait à me manquer. Quelques voyages pour ajuster un peu plus les propos de mon prochain livre. Il sera plus précis que « Golf au cœur" (Jouer au golf autrement) et fera intervenir les nouvelles connaissances en neurosciences. Une manière de contribuer au devenir de l’ensemble des golfeurs qui voudront s’y intéresser.

Quand je reprends après un arrêt prolongé, je suis comme tous les joueurs, je n’aime pas constater que mon niveau de jeu a baissé. Je voudrais conserver mon niveau de jeu en permanence. Pour cela j’ai un petit secret, je m’occupe de mon enfant intérieur.

Comme vous je n’ai jamais cessé d’être l’enfant que j’ai été. Je ne l’ai jamais oublié même dans mes voyages les plus éloignés. C’est lui qui sans arrêt me fait apprécier les paysages ou les gens que je rencontre. C’est lui qui se souvient de tous les apprentissages que j’ai aimés. Mon métier de cœur souvent mais pas que, toucher un ballon de rugby ou prendre mon sac de golf est un plaisir sans cesse renouvelé.

Mon enfant intérieur a appris de l’ergonomie un jour de 1984 quand j’ai, pour la première fois, entendu parler d’imagerie mentale. J’étais à l’Université que je n’avais jamais fréquentée. Ce jour là, j’ai compris que j’avais toujours agi par des images ou des rêves pour apprendre tout ce que j’avais appris. Je réalisais que rêver pouvait faire atteindre des sommets. Je comprenais aussi que souvent j’avais échoué parce que dans mes rêves je n’avais pas été assez précis.

Depuis lors je sais visualiser mes objectifs, une manière de me singulariser, croire en ce que je fais et accepter les difficultés pour y arriver. Quand j’ai appris à jouer au golf cela ne s’est pas bien passé. Me sentant gaucher le Pro a insisté pour me faire jouer à droite jusqu’au moment où je me suis fâché : je l’ai abandonné.

Avec les conseils d’un autre j’ai changé de côté et pour vérifier si ce qu’il m’apprenait était la vérité j’ai lu beaucoup de livres et surtout regardé les grands joueurs devant ma télé. Cela m'a inspiré. J’ai visionné très tôt les cassettes de David Leadbetter qui parlait de tempo avec Nick Faldo. J’ai expérimenté ainsi le pouvoir du mimétisme de mon enfant intérieur, celui que j’ai toujours été. Comme vous d’ailleurs. Depuis que j’en parle avec vous peu ont essayé de faire comme moi : visionner régulièrement les meilleurs joueurs de la planète golf.

Depuis sept ou huit ans mon préféré c’est Adam Scott. Voyez comme il fait au fer et au driving, presque parfait.



Pas question de l’imiter mais chaque fois il est là pour m’inspirer. Il ravive les clés que j’ai rangées quand j’ai arrêté de jouer pour passer à d'autres passions. Je dis souvent que le golf c’est la vie mais heureusement pour moi (et contrairement à ce que beaucoup d’entre vous croient) ma vie ce n’est pas que le golf.

Ceci étant dans le jeu, je n’aime pas être médiocre, j’ai un certain respect pour moi-même et les autres. Alors je me prépare en visionnant Adam Scott de temps en temps. Cette fois je n’ai pas eu le temps mais sachant que nous jouions à 15 heures, j’ai pris le temps de regarder une fois une de ses vidéos: Adam Scott au fer est un cadeau pour les yeux et le jeu. Sa position est remarquable, athlétique et confortable. sa vision m’a remis personnellement sur le droit chemin et donné envie de bien me comporter.

Dans la voiture, le vestiaire et la montée vers le tee de départ de Miraflorès, je me suis repassé le film. Ainsi j'ai imprimé mon esprit de ce que j’avais à faire pour bien m’organiser une fois que la belle serait posée devant mes pieds.

Prendre soin de s’échauffer avec deux fers et patienter. Regarder une quadrette en voiture multiplier les coups, paresser pour aller de leur sac à leur balle, se tromper, revenir, discuter sans s‘occuper de ceux qui sont derrière eux… Quotidien désespérant du golfeur moyen, savoir vivre en berne même maintenant chez les anglais.

Pas le temps de m’énerver mais de bien apprivoiser de nouveau le driver. Le trou est court; tenter le green pour débuter, challenge personnel : raté mais le trou est à 6 mètre approche donnée birdie pour commencer. Ce ne sera pas le dernier

Face à la lenteur de l’équipage qui nous précède, au trou n°2 on a coupé pour leur passer devant. La partie s’est bien enchaînée alors dans notre rythme de jeu. Quand on joue à son propre tempo le jeu paraît plus facile. La séquence « voir-analyser-jouer » est dans la continuité. Ainsi peu de ratés, c’est dimanche, les boules de départ sont avancées , il fait chaud, la balle est bien portée, impression de toucher la balle avec légèreté.

J’ai enchaîné les bons coups, mais raté plusieurs putts. Là je n’avais pas visualisé mais je devrais y penser. Je fais confiance à mon adresse mais sur des greens tourmentés ce n’est pas suffisant pour scorer. Ce n’était pas le but de l’après-midi. J’étais venu pour marcher et vérifier que mon swing fonctionnait. J’ai des échéances avec les professionnels en septembre à qui je vais parler de neurosciences et où j’ai prévu de faire des ateliers.

Dans le même temps, il y a l’évolution de NCS (New Champion School) qui prend forme et je dois rencontrer les étudiants dans les prochains jours. Ce parcours est fait pour repérer ce que je dois travailler. Je me suis régalé à approcher. Ce n’est jamais un problème si je rate un green. Mon sand-wedge 56° est mon club préféré. Dans mon salon par petites touches je l’ai souvent utilisé. Dans ma tête en voiture incroyable le nombre de balles que j’ai rentré.

Je suis en train de vous dire que le jeu est dans la tête et pas dans les muscles; que vous êtes beaucoup à le croire ou avoir des difficultés à vous maîtriser. Le jeu est plus simple qu’il n’y paraît mais nous prenons le loisir de le compliquer. Heureusement les neurosciences me l’ont fait comprendre et après les avoir intuitivement utilisées maintenant je peux l’expliquer.

L’enseignement du swing par l’analytique, par petites séquences didactiques est dépassé. Il est plus adéquat de visionner un joueur et de laisser son cerveau prendre et adapter les images qu’il capte. Répéter ces observations et laisser engrammer les mémoires qui permettront de l’imiter avec nos défauts et nos qualités peut grandement nous aider. Gagner du temps pour plus de fluidité. Vous doutez? Essayez et vous verrez.

Notre swing est en nous, il est caché laissez vous inspirer et vous progresserez. Pas besoin de passer votre temps à peaufiner un geste inadapté au practice. Vous allez engrammer des tas de défauts difficiles à gommer. Passez peu de temps mais souvent à vous imaginer dans votre tête à swinguer. Prenez ensuite votre temps pour calmement viser des cibles au practice mais surtout travaillez votre petit jeu. Autour du green, le jeu est marrant et au putting vous vous régalerez de jouer avec vos amis ou vos enfants.

C’est en jouant au golf que l’on fait des progrès : « voir-analyser-jouer » chaque coup en appliquant les fondamentaux d’organisation enseignés par le Pro, appliquer la routine que l’on s’est créée permet de se concentrer. Choisir son objectif, le visualiser, sentir qu’on va le toucher empêche les idées parasites de nous traverser l’esprit. Le succès alors n’est pas loin d’être atteint que ce soit  l’après-midi ou le matin.

Bon golf à tous, je vais personnellement reprendre l’entraînement


Michel Prieu
legolfaucoeur.blogspot.com


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