83 - Woods et Ryder Cup (2 octobre 2018)



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Un jeu inspirant, un sport engageant,

Le golf, connaissez-vous vraiment ? (De l'apport des neurosciences)

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Bonjour à tous,




Nouvelle édition en Europe et nouvelle victoire des Européens en Ryder Cup. Même en Europe continentale et pour la première fois en France des américains ne comprennent pas ce qui leur arrive. C’est vrai que nous les admirons (pour leurs qualités et leurs défauts) et de ce fait on prend soin de les observer pour s’en inspirer.

Lorsque nous allons chez eux chacun de leur geste ou attitude, façon de travailler est passée au filtre de nos pensées. Personnellement, dès que je pose un pied sur leur sol j’ai l’impression d’une immensité, d’un champ d’opportunités de tous les possibles. C’est ma réalité, l’impression de grandir instantanée.

Le spectacle sportif a été grandiose, tribunes superbement rangées, parcours parfaitement étudié pour être d’une extrême exigence pour ces joueurs d’expérience. Les joueurs européens connaissent ce parcours magnifique à force de l’arpenter depuis leurs plus jeunes années.

Thomas Bjorn  au profil de joueur particulier, bougon, renfermé, limite renfrogné s’est avéré un capitaine hors pair, juste dans ses choix et convictions, de la préparation du terrain à la sélection de ses joueurs. Pudique face à la victoire, bravo à lui et son équipe.

Chapeau à Pascal Grizot et Alejandro Reyes ainsi qu’à leurs équipes pour le magnifique travail d’évolution du parcours et des installations. Espérons que l’événement changera un peu en France l’image vieillotte du golf auprès du plus grand nombre. Ce sport est inspirant , structurant pour tous , c'est le sport d'une vie en plus d'une philosophie de soi.

Bravo aux joueurs qui ont répondu présent, qui se sont donnés les moyens d’honorer le choix de leur capitaine et aux plus jeunes d’avoir montré à tous les aficionados de ce jeu que la relève était bien présente.

Immense spectacle humain que de voir des joueurs à la rue il y a encore quelques semaines dans ce sport éminemment individuel être transcendés par le jeu d’équipe. C’est vrai que personnellement j’ai aimé le golf par son jeu d’équipe. Sentiment jubilatoire quand vous sentez que vous ne devez pas lâcher un seul coup, un seul point pour l’amour des copains. Celui qu’il vous donne et que vous voulez leur porter. Vous comprenez alors toute votre responsabilité. Ce n’est qu’un jeu mais là vous vous sentez lié, vous comprenez toute la valeur de serment que vous vous êtes fait en enfilant le maillot de l’équipe. Intelligence émotionnelle, situationnelle de la joie d’appartenir au groupe comme l’ont déjà fait les handballeurs, les footballeurs ou les judokas… Le golf c’est aussi ça, merci messieurs de l’avoir magnifié.

Les américains semblaient moins concernés comme depuis 6 confrontations en Europe, un peu condescendants pour se déplacer sur le vieux continent. J’avais espéré il y a deux ans les voir venir pour disputer l’Open de France, histoire de voir comment est fait l’Albatros. Seul Justin Thomas l’a fait et s’est bien comporté. L’Albatros bien qu’il ait changé depuis que je l’ai joué est de ces parcours qu’il ne faut pas agresser. Il faut l’accompagner dans ses nuances pour espérer pouvoir exister. Evidemment il faut le pratiquer pour y être performant.

Détails pas dans la nature des américains beaucoup plus sereins lorsqu’il s’agit de frapper des cibles que chaque semaine ils trouvent sur leurs fairways. Ils ont joué à fond tout l’été et sont parus saturés, fatigués. Hors de forme pour certains et Mickelson en particulier. Furick le capitaine a fait un choix numérique mais semble ne pas avoir pu motiver suffisamment ses joueurs ballottés au fil des parties. A quelques gestes mesurés certains joueurs ont montré peu d’intérêt à ce qu’ils faisaient. Querelles d'ego dans le vestiaire sans doute aussi un peu.

Furick s’était entouré de vice-capitaines au profil de gagneur mais cela n’a pas suffi à rendre son équipe homogène. Il m’avait semblé que depuis le retrait de Woods l’esprit d’équipe vivait. Dans son rôle de vice -capitaine il avait apporté il y a deux ans un soutien à chacun. Il semblait transformé...

Mais cette fois encore comme joueur il s’est planté. Pas rien, quatre fois sur le terrain pour autant de défaites. Rahm l’a cerné mais celui là c’est un client. Un jeune espagnol passé par toutes les sélections, peaufiné aux USA, au jeu agressif et régulier, nouveau fils de Severiano Ballesteros. Cette lignée royale qui se perpétue et de ce que je connais n’est pas près de s’arrêter. Pouvoir du golf espagnol dont nous pourrions nous inspirer mais le swing « incassable » que nous cherchons pour espérer les imiter n’est pas encore trouvé parmi les joueurs français.

NCS va s’en occuper. Le projet est toujours dans l’avancée…

J’ai vibré la semaine dernière en voyant Woods de nouveau gagner. Formidable joueur qui donne encore sa leçon pour la longévité de tous joueurs. Usé, assassiné socialement, il a trouvé le moyen de se refaire une santé, remodeler un swing mieux adapté à ses capacités et trouver le moral pour de nouveau gagner. Il apporte de l’eau à mon moulin , il n'y a pas de limite pour jouer au golf et aussi en montrant son niveau de responsabilité dans le regain de son jeu. Il en savait suffisamment sur lui-même et sa technique pour ne pas faire appel à un coach nouveau. Il fera dans ses vieux jours un formidable entraîneur. Son envie de montrer à ses enfants qu’il pouvait gagner en vrai plutôt que dans des archives vidéos il s'est encore grandi. Parfois la motivation d’un homme est à l’endroit où l’on ne l’attend pas.

Ses quatre nouvelles défaites en Ryder Cup ne me semblent pas anecdotiques. Elles s’expriment par la « dépression » et la fatigue inhérentes à la poursuite d’un objectif émotionnel conséquent. Revenir dans le jeu qui l’a construit et montrer une image de vainqueur à ses enfants est sans doute épuisant.

Il a montré à chacun, joueur ou pas, qu’il peut repousser ses limites à condition de rester motivé, de décider de ce que doit être sa vie et de s’accrocher à son étoile, d’y mettre la volonté et la détermination adaptés. Je souhaite qu’il continue ainsi pour jouer encore avec l’Histoire du jeu de golf mondial. Son message sera encore important…

Sa présence inespérée comme joueur il y a quelques mois, a donné un coup de fouet magistral à l’organisation et aux médias qui ne portent habituellement aucun intérêt au golf. Qu’il en soit remercié pour cela même si en cours de jeu son attitude m’a fait de la peine.

Furick dans ses choix et dans la conduite de son équipe n’a pas montré une clarté de vision et de stratégie digne d’un général. Ses joueurs étaient fatigués par leur saison et sans doute influencés par le décalage horaire (dans le sens ouest il est plus sensible).

La présence de Woods parmi eux a de mon point de vue aussi eu beaucoup d’effet. Même si la semaine dernière beaucoup de joueurs ont salué sa nouvelle victoire, sa stature, son aura, son accomplissement douche leur ego. Il donne un coup de vieux à ceux qui ont abandonné trop tôt leur ambition ou se sont repliés dans leur confort. Il dit aux plus jeunes qu’il va falloir en mettre un coup de plus pour rester en phase avec leur propre projet. Pas une mince affaire dans le contexte de concurrence déjà existant.

Je pense que ces faits ont cassé l’ambiance d’équipe que les plus jeunes avaient montré lors de la dernière levée aux USA.

Maintenant quelque chose de plus complet qui existait aussi depuis des années, révélé depuis son absence passagère. Avez-vous déjà remarqué les commentaires des joueurs qui jouent un dernier tout avec Tiger Woods en position de gagner? Combien de fois TG a-t-il perdu un tournoi en étant en tête le 3ème soir? Jamais ou peu s'en faut.

Ce n’est pas la première fois que Woods ne répond pas présent en Ryder Cup. Le nombre de ses défaites est plus grand que celui de ses victoires.

Je pense que son individualisme, son effort de concentration, sa tension interne le conduit malgré lui à être toxique pour tout son environnement. Vous savez comme moi que pour vivre le mieux possible vous devez choisir vos amis. Que vous devez éviter d’avoir près de vous des vibrations toxiques selon les indications que peuvent vous donner tous les conseillers de développement personnel. Je connais le coach qui a refusé de travailler avec lui sous ce seul critère.

Autant j’admire le joueur pour ce qu’il a apporté au jeu, pour le chemin de repentance qu’il s’est imposé face à la vindicte américaine puritaine. Autant je reste suspect quant aux conséquences que ses ambitions personnelles. Elles ouvrent des portes aux vibrations négatives d’homme pour y arriver. C’est un sujet d’exception et même s’il a travaillé pour venir au niveau où il est, ses thérapeutes et assistants n’ont rien pu changer dans ce domaine de sa personnalité profonde. Il est un tyran pour lui-même et les autres. Son niveau d’exigence de perfection dépasse l’entendement.

Son modèle est unique mais il doit l’épuiser, le miner. A chacun de tenter de le suivre mais y apporter une once d’humanité pour plus souvent rire alors qu’on est en train de jouer. Car ce sport reste un jeu, la seule manière de se transcender pour chaque fois l’aimer un peu plus et rester en situation de progrès.



Michel Prieu
legolfaucoeur.blogspot.com


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