9 - Jouer au golf : Le swing


Histoire d’apprendre et de personnaliser


Cet épisode de ma petite histoire dans le golf, est un exemple pour vous aider, j’espère qu’elle  vous tranquillisera….
Attention, c’est un peu long….

Apprendre  le geste du swing est certainement plus facile que de le changer ou simplement le perfectionner. C’est comme pour construire une maison, il est plus « facile » de maîtriser du neuf.

Une fois l’envie de commencer à jouer au golf établie, vous devrez trouver le professeur qui voudra bien nous apprendre le swing. Je vous l’ai déjà dit et j’insiste : un professionnel doit impérativement vous guider au début. 

Si au bout de quelques temps d’apprentissage avec lui vos progrès ne sont pas significatifs pour vous (et si vous avez fait les efforts nécessaires pour acquérir et appliquer ses conseils) vous pourrez en chercher un autre. Vous aurez déjà une base de connaissance pour vous faire une opinion sur le nouveau.
Les formes de swing ont changé avec le temps. Le swing moderne, académique est athlétique, puissant et beau à la fois. Chez les filles comme chez les garçons, la recherche de la fluidité, de la régularité et de l’esthétique est permanente pour atteindre l’efficacité maximale.
La dynamique du geste est plus facile à comprendre en regardant des vidéos (vitesse normale et ralenti) de grands joueurs ou joueuses. Je fais la différence entre les deux car les dames n’ont pas d’intérêt à s’inspirer du geste d’un joueur… aussi beau soit-il. Ces exemples visuels dynamiques ne font pas tout mais croyez que cela vous aide, leur exemple s’imprègne en vous. Surtout si vous utilisez vous-mêmes avec votre enseignant, la vidéo.
Personnaliser son geste du swing est une nécessité : c’est comprendre que le vôtre est unique, vous devez aller le chercher, il est au fond de vous. Votre corps a une histoire et vous ne pourrez la changer mais avec le temps vous allez trouver une régularité dans votre geste et trouver du plaisir à le répéter. Vous commettrez des erreurs mais avec un peu de perfectionnement, chaque année, à plus de cent mètres tout le monde vous reconnaîtra. 

Votre swing devient votre signature, c’est vous.


En 2014, j’ai eu la chance de faire quelques grands voyages (de vieux rêves à réaliser). L’un ma conduit de nouveau près de celui qui a été mon mentor au golf (25 ans déjà!) et qui enseigne avec toujours un grand succès près de Los Angeles. Ancien bon joueur du circuit, grand entraîneur et professeur toujours exigeant pour lui-même. Si ses élèves ne font pas de progrès, c’est de sa faute (hélas, pas toujours), c’est son credo. Michaël Wolseley est le plus français des Irlandais et à sa manière, il m’a appris à jouer, à me servir de mes qualités pour discuter le plus correctement possible avec chaque parcours.




J’avais un swing sommaire : montée courte et finish famélique. Mais très précis. L’âge étant là, ma longueur diminuait sensiblement, cela n’allait pas s’arranger. Un soir de discussion avec Mike et Françoise autour d’un bon verre, il nous présenta ses doutes sur la volonté des joueurs de  golf de remettre en cause leur swing au cours du temps. Notre corps et notre esprit évolue chaque année, il faudrait faire des réglages régulièrement pour maintenir notre niveau de jeu.
Le fait que peu de joueurs tentent de continuer à s’améliorer le chagrine vraiment. Pour lui, la tête du club, c’est l’ego du joueur. Si l’on prend pour hypothèse son affirmation, nous avons beaucoup de mal à changer nos pratiques pour des choses importantes, alors pour jouer au golf…D’autant plus que l’on sait que toute atteinte à notre swing, va nous entraîner à mal jouer pendant un certain temps, ...un temps certain.

Son professionnalisme l’a entraîné à diminuer ses heures de cours pendant 5 ans et il est reparti à l’Université pour comprendre pourquoi le changement est si difficile. D'études en enquêtes, il ressort que le swing est affaire de technique et de rythme. Tous les professionnels de la chose sont d’accord sur les deux termes. Mais hélas personne n’est d’accord sur la technique à mettre en jeu !!!

Notre discussion était très riche, enthousiaste, passionnante… Au fur et à mesure qu’il parlait, je me remémorais les critiques faites à mon swing et je pensais que je pourrais encore gagner en longueur, avoir un swing plus calme et plus ample, moins fatiguant pour mes prochaines années. Rendez-vous fut immédiatement pris sur le practice pour Françoise et moi. Avec ses mots, ses gestes, ses "skills" et "missions", il démonta et démontra le chemin du club idéal. Les lois de la mécanique et la géométrie  parlent toujours mieux pour décrire la dynamique de lancer de la balle!

Ce que nous avons compris et appliqué suit :
Le  mouvement de rotation du torse démarre en premier. De manière dissociée la montée des bras suit pour obtenir « un torseur » puissant associé à une amplitude de geste maximum. L’armé des mains est  fait tout au long du mouvement de la montée des bras.
Une montée bien contrôlée, équilibrée permettra un retour plus facile par le même chemin pour « présenter » le club à la frappe de balle avec vitesse et régularité optimales.

Le déclenchement de la descente se fait juste en tirant sur le muscle pectoral vers le bas. Le dos restant face à la cible, le plus longtemps possible.
Les mains peu actives à la montée ont pour mission à la descente de maintenir le retard du club et d’assurer la remise de la face de club « square » par rapport à la ligne de vol de la balle.
Les jambes assurent les appuis au sol et accompagnent le mouvement de rotation animé par les muscles abdominaux.
Pour démonstration visuelle et dynamique: les messieurs visionneront les vidéos de Adam Scott ou Ernie Els et Na-Yeon Choi pour les dames. Revenez-y souvent, c’est formateur, vraiment. Sinon voyez avec votre enseignant et vos lectures préférées.






Mike pendant son heure de cours est très présent : il jongle avec les mots, les gestes et sa tablette. Toutes les 5 minutes pause pour visionner les images et partir sur un autre point de détail. Pour tout comprendre 3 à 5 séances puis il nous a lâchés pour continuer nous-mêmes.
En appliquant ses principes, en travaillant au practice de Tee Time, en commun avec Françoise pour les prises vidéo et les corrections qui suivent nous avons passé 35 heures sur le practice avant de repartir sur un parcours.
Bien entendu ce qui devait arriver…arriva. Au practice sur herbe, balles ProV1, à plat, en prenant notre temps, nous avions une bonne régularité. Sur le parcours, malgré nous, le jeu reprend ses droits. Balle moins bien portée, pentes …. Il y a eu de gros écarts de frappe. Mais premier constat, les longueurs n’ont plus rien à voir. Sur les wedges plus d’un club de gain, sur les autres clubs plus encore. C’est vrai aussi pour Françoise.

En fait, nous avons augmenté notre vitesse de tête de club très sensiblement. Nous forçons trop le geste encore et manquons de calme. On veut frapper trop vite la balle….Des choses que l’on connaît tous après des cours et un entraînement intensif. Rien de grave !...

Restera à ressentir le rythme convenable pour retrouver la précision sur le parcours. Malgré tout sur deux parcours différents et malgré les erreurs j’ai joué mieux que mon handicap. Encourageant pour la suite… 

Si le chemin du club est « facile » à comprendre (c’est de la robotique), le rythme c’est bien autre chose. Vous devez être à l’écoute de votre "musique" intérieure. votre tempo". Nous savons tous qu’il faut monter le club doucement puis en descendant accélérer progressivement, sur tous les coups, sans exception… Si tout le monde connaît bien ce principe universel, l’impression de vitesse est différente pour chaque personne en fonction de sa nature. Cherchez...

Le moment est venu d’aller chercher au fond de soi, la sensation de cohérence entre la montée et la descente. Sans la balle, club en main, fermer les yeux nous y aide. On sent alors tous nos muscles travailler chacun leur tour pour présenter correctement notre club face à la balle. Pied nus, cela peut-être encore plus sensible. L’idée est de ne pas se précipiter pour frapper la balle…et sentir le déroulement de la présentation du club à la frappe. Ainsi avec le temps vous allez découvrir votre efficacité. Vous allez vous approprier les principes édictés par votre enseignant, les mélanger avec la visualisation des vidéos et toute votre histoire. Essentiel pour votre futur jeu.

Le ressenti se fera dans vos mains. Après une frappe, vous allez sentir que le contact est le bon, votre coup paraîtra facile, il ira loin.... C’est un signal qui s’allume dans votre tête. Alors savourez. Vous savez pester quand cela ne va pas et vous retenez vos erreurs. Apprenez à  apprécier les bons coups imprimez les pour en faire des copies…surtout s’ils ne sont pas nombreux. Même les grands joueurs pros ne touchent pas tous leurs coups comme ils le souhaitent. Alors ne vous martyrisez pas. C’est un jeu, un moment de plaisir. Soyez attentif à vous-mêmes, gardez votre calme, ne laissez pas monter en vous frustration et colère, elles sont mauvaises conseillères. Si vous aimez ce jeu, vous méritez mieux que cela.

Revenons à Michaël… Avez-vous envie d’apprendre ? Avez-vous essayé de changer votre swing ?
Pensez-vous que votre ego est en jeu ? Faites-le taire. En décidant de changer ou juste améliorer vous allez toujours faire une régression. Votre enseignant donne de petits détails d’ajustement qui ont de grands effets sur votre frappe. Cela vous perturbe et c’est naturel. Avec le temps vous savez que vous vous améliorerez. Désapprendre et réapprendre est plus dur qu’il n’y paraît. C’est un choix, une réflexion personnelle que de s’engager comme nous l’avons montré plus haut. Nous l’avons décidé pour nous et c’était en plus pour comprendre la logique de notre mentor...

Avec un peu de recul, et une longue coupure cet hiver, notre swing a changé. Il n’est pas aussi parfait que nous le voudrions encore, mais il fonctionne mieux : après un parcours, plus de mal aux épaules, le dos n’est plus douloureux, la tendinite du coude n’est pas revenue. La jambe avant (droite pour moi) a bien travaillé pour résister à la nouvelle vitesse du club,  elle est plus sensible, fatiguée en fin de parcours. Les coups sont plus longs, nettement.  Beaucoup de plaisir à frapper quelques coups, tout de suite rangés dans la vidéothèque personnelle. Nous vous les montrerons lors de notre prochaine rencontre….

Toujours est-il que nous avons passé un bel hiver à essayer de tirer le meilleur de nos cours. Nous avions la volonté de faire ces changements. Un moment de découverte de plus et de plaisir partagés à chercher comment mieux faire. C’était juste pour nous et vous laisser libre de faire une autre démarche. A ce point de votre lecture vous avez tout loisir de faire votre choix…

Le beau temps revenu, il y a encore des scories dans notre swing mais le plaisir de jouer est là. Avec le temps, on sent surtout de nouveau revenir un meilleur rythme de frappe. Notre musique intérieure fait son travail, un peu long mais efficace. La patience la grande qualité du golfeur.

Je vous le dis encore, c’est un beau moment que de passer quelques heures sur un parcours et en plus faire une belle rencontre avec des gens de passage ou ses amis…

Bon golf, oui vraiment, bon golf à tous


Michel Prieu

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