Pourquoi parler de ces deux
disciplines dans ce blog ? D'une part, je les ai pratiquées, les trouve complémentaires et
d’autre part, parce que nos représentants de haut niveau n’arrivent pas à se
mettre à hauteur du concert mondial. Cela mérite attention, peut-être échanges et discussions.
Mon point de vue est tranché. C’est une question d’éducation
générale, comme pour les compétences techniques nécessaires à l’industrie et
les services. Autre domaine que j’ai bien connu et que j’ai vu dépérir aussi.
Je suis de près l’enseignement de
Michel Serres, philosophe des sciences, philosophe complet, il pense et il enseigne,
homme de science et de réflexion. Je lui adjoins les analyses de Bernard
Stiegler. Ils ne sont pas toujours d’accord. La technique de nos jours fait
partie de la culture et pour philosopher à son sujet mieux vaut la connaître.
Michel Serres nous dit
dans son ouvrage « Variations sur le corps » que : « l’exercice
physique nous aide à mieux réfléchir ». J’adore cette expression et j’y
ajoute que pour être performant, il faut aussi bien réfléchir.
Ce n’est plus ni la famille, ni l’école
et encore moins la société d’aujourd’hui qui nous préparent correctement à
devenir performant. Ceux qui sont champions aujourd’hui (comme sans doute hier)
ont pris des chemins de traverse. Je ne me trompe pas sur le mot champion. Bien
sûr, il y a ceux qui sont médiatisés (ceux du sport spectacle et finance) mais
ce qui m’intéresse ici, c’est d’être le champion de soi-même : tirer le
meilleur de son énergie tout en restant sain mentalement et physiquement.
Prendre du plaisir à jouer donc à rester enfant toute sa vie. Tout un programme
me direz-vous et vous aurez raison.
J’ai été un bon élève et je n’ai jamais eu de conflit avec mes professeurs sauf un, en théorie du signal, au niveau du 3ème cycle. Je ne suis pas sûr qu’il en soit de même pour la plupart de mes camarades. Je peux affirmer sans détour que le sport m’a aidé à être bon en classe. J’ai résisté à la morgue des professeurs qui pensaient que faire du sport était perdre du temps. J’en suis encore fier.
J’ai été un bon élève et je n’ai jamais eu de conflit avec mes professeurs sauf un, en théorie du signal, au niveau du 3ème cycle. Je ne suis pas sûr qu’il en soit de même pour la plupart de mes camarades. Je peux affirmer sans détour que le sport m’a aidé à être bon en classe. J’ai résisté à la morgue des professeurs qui pensaient que faire du sport était perdre du temps. J’en suis encore fier.
Beaucoup de professeurs m’ont
apporté leurs connaissances, j’ai gobé, leur enseignement, analysé et plus tard complété pour les
dépasser par l'expérience et apprivoiser mes compétences.
J’ai été dans l’innovation
permanente dans mes postes professionnels et du coup je suis devenu moi-même
enseignant. Je devais former ceux qui collaboraient avec moi ou ceux dont
j’aurais besoin demain.
La vitesse d’innovation
aujourd’hui est sans commune mesure avec ce que j’ai connu et pourtant le
système d’enseignement reste le même ou peu s’en faut. Nos jeunes en pâtissent, ils sont largement différents de ce que nous étions. L’enseignement doit être revu de fond en comble, en technique d'industrie de commerce et de services, au rugby et au
golf.
Aujourd'hui l'on sait que tout commence avant d'être né, le rôle de la famille s'est largement modifié et mériterait de nouvelles idées pour aider les parents à élever leurs enfants. Faut-il créer une école nouvelle pour aspirants parents? Il y a sûrement dans ce domaine quelque chose à créer. Un enfant a des codes à apprendre pour devenir grand et responsable de sa vie.
Individuellement des étapes cruciales avant 3-4 ans, puis encore 6-8 ans. En tient-on compte? Je n'en suis pas sûr. L'école primaire est pour cela importante mais elle ne prépare pas à la vie d'adulte. Trop d'enfants sont laissés pour compte vouloir l'égalité c'est déjà les tromper. On pourrait tenter d'enseigner autrement. Devenir plus précis pour apprendre à apprendre.
Aujourd'hui l'on sait que tout commence avant d'être né, le rôle de la famille s'est largement modifié et mériterait de nouvelles idées pour aider les parents à élever leurs enfants. Faut-il créer une école nouvelle pour aspirants parents? Il y a sûrement dans ce domaine quelque chose à créer. Un enfant a des codes à apprendre pour devenir grand et responsable de sa vie.
Individuellement des étapes cruciales avant 3-4 ans, puis encore 6-8 ans. En tient-on compte? Je n'en suis pas sûr. L'école primaire est pour cela importante mais elle ne prépare pas à la vie d'adulte. Trop d'enfants sont laissés pour compte vouloir l'égalité c'est déjà les tromper. On pourrait tenter d'enseigner autrement. Devenir plus précis pour apprendre à apprendre.
A 12 ans un enfant devrait savoir lire complètement, non pas
déchiffrer, mais lire et être en mesure de faire un résumé simplifié (avec ses
mots) de ce qu’il vient de lire. Ecrire le plus correctement possible, puis
compter, mais pour ce dernier critère de "maturité enfantine " c’est plus simple. Compter rime phoniquement avec vérité.
Ce sont les premières années de la vie qui orientent la destinée d'un enfant. Egalité ou pas les enfants devraient être guidés pour acquérir les bases essentielles de communication. La logique d'analyse et de réflexion qui assurent leur autonomie. Une évaluation sérieuse devrait être effectuée à l'entrée en classe de collège.
Ce sont les premières années de la vie qui orientent la destinée d'un enfant. Egalité ou pas les enfants devraient être guidés pour acquérir les bases essentielles de communication. La logique d'analyse et de réflexion qui assurent leur autonomie. Une évaluation sérieuse devrait être effectuée à l'entrée en classe de collège.
Pourquoi ? Parce que la
langue est le vecteur de communication par excellence et que pour se
comprendre, comprendre ce que l’on fait, transmettre et recevoir (notre corps
est un émetteur-récepteur) nous devons parler la même langue. Ces fondamentaux
ont peu évolué dans leurs principes mais notre système a failli par laxisme ou
idéologie. Nous n’avons aucune idée précise de notre responsabilité
individuelle et collective.
A la sortie du secondaire, le baccalauréat ne devrait pas être donné mais sanctionner un niveau véritable de compétence donnant accès à l'enseignement supérieur avec quelques chances de succès. Ce n'est pas aux Universités de faire les sanctions qui n'ont pas eu lieu plus tôt.
A la sortie du secondaire, le baccalauréat ne devrait pas être donné mais sanctionner un niveau véritable de compétence donnant accès à l'enseignement supérieur avec quelques chances de succès. Ce n'est pas aux Universités de faire les sanctions qui n'ont pas eu lieu plus tôt.
Nous retrouvons toutes ces considérations dans le
sport, le rugby et le golf en particulier. Certaines fédérations ont trouvé des solutions radicales et obtiennent des résultats. Pour mes deux sports préférés, ceux qui sont porteurs des
connaissances à transmettre ne sont pas à la hauteur des exigences qui
conviennent pour maîtriser ces disciplines et sortir des champions. Le socle de compétences n'existe pas. Il est à créer de toute pièce.
L’enseignement du golf est
encadré par la PGA, qui délivre un diplôme sans lendemain autre que commercial a de jeunes gens doués qui ne sont pas toujours pédagogues. Au bout d'un certain temps, les Pros s'épuisent et ne permettent plus aux golfeurs de se développer. La Fédération perd des licenciés. Aujourd'hui, peut-être y en a-t-il trop ?
En école de rugby, l'enseignement est mené par des éducateurs qualifiés (en nombre limité) par ligue, surtout des amateurs ou hommes de bonne volonté mais sans vision
et idée directrice de la part de la Fédération. Il n'y a pas de profondeur dans l'enseignement, pas de suivi et de remise à hauteur dans le temps. Les éducateurs sont livrés à eux mêmes dans les clubs et au bout d'un certain temps se lassent et abandonnent.
C’est une condamnation toute personnelle,
seulement je compare avec mes connaissances sur le football, le judo, l’escrime, l’équitation,
sans parler du handball, basket et volley… Le cyclisme comme il se doit
fonctionne par cycle, l’athlétisme au gré de la génétique, en fonction des
qualités des athlètes. Dans ce dernier sport olympique des hommes clés ont cependant permis des progrès.
Tout cela n’est pas un problème
de quantité de travail mais de qualité de ce dernier, de volonté et de pugnacité…de projet et d'âpreté au travail, en soi une compétition.
Les dirigeants des deux
Fédérations qui m’occupent sont vieux, apprécient plus le loisir et la bonne
chère que de se poser des questions sur la manière de sortir des champions et
de développer leur champ d’adhérents. Ils ne respectent pas leur mission, comme
les politiques de droite et de gauche qui viennent de se faire virer de
l’Assemblée Nationale.
Comment faire ? Exiger
l’excellence et comme nous partons de presque rien lancer une action par étapes
successives.
Jouer au golf et au rugby à un
but: jouer. Pour jouer et en avoir à jamais la dextérité, il faut commencer
enfant et ne plus arrêter. Un parcours complet est à structurer.
Tout l’enseignement doit être
basé sur le jeu, pour le jeu et dans le jeu. La culture du jeu, c’est quand on
a oublié la technique apprise qu’elle est automatisée et qu’elle se met au
service du collectif. Le jeu c'est un travail mental, précis , de la stratégie. Une somme de connaissances sur soi, une philosophie collective.
C’est vrai même au golf, des
joueurs se transcendent en jouant pour une équipe, c’est un signe fort du raisonnement
que je tiens.
Pour être performant en collectif
il faut avoir pleine conscience de sa responsabilité individuelle.
Je témoigne ici que le rugby m’a
appris la solidarité, le droit, le courage, mais je n’ai pas appris avec lui
toute ma responsabilité. Je comptais sans doute sur mes copains pour compenser
mes erreurs. Au golf rien de tout cela, c’est vous qui jouez et vous seul.
Toute action vous incombe. C’est fondamental dans la vie de l’homme…
Comment enseigner cela ? Par
le jeu, par des exercices de plus en plus complexes qui affinent votre
technique, complètent votre physique, actionnent votre mental et imposent que
vous sachiez gérer vos émotions. Toutes : les anciennes, celles qui
brident votre potentiel et celles qui adviennent chaque jour dans vos exercices
de montée en charge.
Tout cela ne peut être atteint
que par une vision politique, déclinant une stratégie et une tactique
d’enseignement et bien entendu un suivi des processus engagés par des données
statistiques.
Le monde évolue chaque jour donc
le système doit s’adapter, des constantes existent et doivent être enseignées,
les fluctuantes identifiées et revues au moment opportun.
Un athlète de haut niveau est un
être intelligent par définition. S’il ne se connait pas, s’il n’a pas d’estime de
soi, si son seul ego est moteur, il sera handicapé à un moment. Il faut soigner
ses blessures, lui donner les clés pour se diriger. Les techniques existent.
La Fédération doit être à la fois
verticale, un comité doit définir et contrôler politique et stratégie. Sa vision doit être à moyen et long terme et
horizontale : agir pourquoi faire en respectant la vision initiale édictée.
Tous les enseignants doivent connaitre la vision et disposer des outils pour
distribuer le pourquoi. Les joueurs doivent apprendre la vision et s’approprier
les outils qui leur sont proposés et adaptés dans le temps. C’est comme cela
que le collectif à des chances de fonctionner.
Pour construire des relations, il
faut des règles, un vocabulaire, un ordre relatif, il est à construire dans les
classes d’âge…
L’enseignement comme le reste de
la vie doit devenir collaboratif. Pour travailler vite, il faut expérimenter
mais surtout en respectant les caractéristiques de notre histoire. Nous sommes
français avec un caractère français, copier l’américain, le japonais ou le néo-zélandais
sans analyse critique préalable est une erreur fondamentale.
Les dirigeants doivent avoir la
lucidité et l’humilité d’admettre le dialogue, la participation et la
collaboration des athlètes. Les athlètes en fin de vie sportive ont la
responsabilité de transmettre tout ou partie de leur expérience au lieu de
passer leur temps à critiquer les erreurs de leurs suivants.
La formation des enseignants
techniques doit être élargie à des domaines complémentaires sur l’histoire du
jeu, les sciences physiques et les sciences mentales. Des bénévoles compétents
doivent être cooptés pour porter assistance aux éducateurs fédéraux. Ils
doivent être représentés dans les clubs, leur avis a forcément de l’importance.
En encadrant ils ont de l’information à transmettre eux aussi.
L’enseignement des jeunes joueurs
doit être complet. Il faut créer des modules de formation digestes pour eux et
les convaincre de les mener au bout. Rien de plus terrible que former un joueur
doué sans lui apporter des éléments de culture. Elle peut être multiforme, les
outils informatiques le permettent plus facilement que précédemment. La
communication est partout, le jouer brillant ne doit pas faire tâche simplement en parlant !
Les outils de formations
complémentaires sont sur support informatique. Tout peut être connecté
aujourd’hui, pour donner du temps. Mais les jeunes athlètes doivent comprendre
que c’est leur intérêt d’être bien formés pour se diriger dans leur spécialité
et dans leur vie.
Le premier travail est donc que
les dirigeants mettent leur ego dans leur poche. Pour parler de haut niveau, il
faut déjà savoir ce que c’est. Un dirigeant d’index 30, n’est pas prêt à
comprendre comment créer une école de golf performante.
C’est vrai au rugby aussi. Créer
l’environnement pour bâtir des champions, donc une équipe nationale est un
travail de longue haleine. Peu de choses ont été faites dans ces deux
disciplines. La dynamique des fédérations ne se fait pas sentir, ce sont des francs-tireurs
qui ont quelques succès. Pour avoir des champions il faut une dynamique
globale, créer de la concurrence régionale, puis nationale.
Ce n’est pas l’argent qui manque,
une fois le projet conçu avec ambition, il viendra tout seul en quantité
voulue. Mais il y a beaucoup de travail avant de courir les soutiens
financiers. Toutes les techniques, tous les coaches dont nous avons besoin sont
en France et en Europe.
Ce que nous n’avons pas
l’habitude d’admettre, c’est la conscience de la dureté du travail à accomplir
pour devenir champion, l’abnégation, la foi en soi, la curiosité intellectuelle.
Ce sont des aspects de la personnalité qui s’apprennent ou bien se soignent.
Tout athlète doué (toute personne) a des failles importantes qu’il peut
combler. Dès la détection, il peut y travailler. L’enseignement doit prendre
cela en compte et par touches successives accompagner le champion et son équipe.
C’est à la fédération de
construire un tel projet, ensuite il faudra être patient, Paris ne s’est pas
fait en un jour…
Michel
Prieu
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