63 - Revenons à l'enseignement... (18 janvier 18)


« Golf entre deux mondes » se veut différent de l’enseignement classique de la FFG. Vous pensez bien que je me renseigne autant que je peux pour avoir le ressenti des gens que je rencontre et qui se plaignent de ne pas jouer assez vite comme ils le souhaitent.

Voici deux remarques récentes :

Un cadre d’entreprise :

« 3 semaines qu'il a déserté le golf… ce jeu et la façon dont il joue le met face à ses problèmes dans la vie et pour le coup, il préfère s'en écarter car trop douloureux… »
Un passionné (retraité, mais diablement actif!):
« Personnellement j'en veux beaucoup à l'enseignement officiel prôné par la FF golf. Je fais partie des ratés de cet enseignement. Pendant 10 ans j'ai galéré sans progresser… »

Mes constats personnels pour proposer une autre vision de l’enseignement du golf (mais pas que..) s’appuient sur de tels ressentis. Je ne dis pas que les Pros sont mauvais ou ne font pas leur boulot. Je dis que l’enseignement qui ne produit pas de bons joueurs dans tous les pays est un enseignement qui ne touche pas sa cible en terme de marché.

Ces deux messages disent à eux seuls quelque chose d’important (ils sont arrivés sur mon mail par pur hasard, même si je sais qu’il n’existe pas). Le golf c’est un lancer de balle fait par un homme ou une dame qui a envie de se faire plaisir.

Il y a forcément deux golfs au moins : le golf des champions d’eux-mêmes, ceux qui par leur tempérament acceptent l’inconfort pour progresser et atteindre un objectif d’index à un chiffre et les autres. Ces autres qui ne sont en rien condamnables par ce choix.

Je fais partie de la première catégorie et je sais le prix que j’ai payé mais j’y ai trouvé l’énergie pour nuancer ce que j’écris. Notez aussi que je le fais pour le rugby et que les deux se rejoignent dans la médiocrité de notre représentation nationale. Dirigeant d’entreprise, je n’avais pas le temps de m’entraîner au practice alors j’ai trouvé des méthodes pour m’entraîner dans ma chambre et ma salle de bain quand j’en avais envie. Je donne aujourd’hui ces recettes à ceux qui le souhaitent.

Je comprends la seconde catégorie qui donne beaucoup de fil à retordre aux professionnels PGA. Ces joueuses et joueurs qui veulent apprendre pour tout un tas de raisons qui leur appartiennent, ne s’engagent pas. Ils viennent en cours pour passer un moment agréable et dès qu’ils se sentent un peu en confiance partent en galère sur le parcours. Un choix qui se respecte mais ne comble pas les instance sportives et commerciales du golf.

Comme ils se comparent à ce qu’ils voient à la télé (en général en résumé), ils se disent au bout de quelque temps qu’ils sont nuls et pensent à abandonner. Ils ont tout faux sur les deux tableaux et se coupent d’un merveilleux loisir.

Si vous voulez bien jouer au golf, y être performant, l’apprentissage est important, pour le swing mais surtout pour que vous soyez cohérent avec vous-mêmes. A un moment ce n’est pas le swing qui va vous bloquer pour mieux jouer, c’est votre personnalité. Vous devez alors apprendre des choses de vous-mêmes qui effectivement demandent de passer dans l’inconfort. Je sais personnellement que le jeu en vaut la chandelle. Je sais pour cela que si l’on continue comme l’on fait en ce moment nous n’aurons jamais de champion. Je l’ai dit c’est culturel. J’y reviendrai.

Ceux qui jouent une fois de temps en temps sont sans doute le cauchemar des Pros qui voudraient je pense (vraiment) sortir des joueurs de bon niveau. Ce n’est pas le cas et cela dans le monde entier. Ce dont je parle n’est pas lié à la France, c’est général dans le monde. Les anglo-saxons ont un caractère différent d’une autre nature mais par éducation ils ont intégré le sport depuis leur plus jeune âge.

Je dis que les Pros ne sont pas armés pour faire aimer le golf à ceux qui ne sont pas motivés. Et il faudrait peu de chose pour y arriver : adapter la pédagogie, y mettre des ingrédients attachés à la personne, des éléments de psychologie liée au plaisir, pour augmenter la dose d’apprentissage. C’est là qu’est la performance dans l’effort pour apprendre. Vaste débat mais je connais des pros désabusés.

Je sais que la FFG fait des efforts pour trouver des solutions. Mais elles ne sont pas à parachuter des Etats-Unis. Je dis cela en référence à ce qui se passe au rugby. Je rentre de Nouvelle Zélande où j’ai passé l’hiver à étudier le système expert à produire des équipes All Black qui dominent le monde depuis plus d’un siècle. Pas un seul instant je n’ai pensé que ce système pourrait s’implanter en France. Mais à apprendre autant aller chez le meilleur, puis faire mieux que lui.  La notion d’excellence dans notre pays est d’une autre nature, nous sommes des métis contestataires (véritablement).

Elle existe et je suis fier d’avoir touché les marchés étrangers dans mon métier, pensez donc, forgeron. Que fait Airbus ? LVMH ? Le handball ? Tony Parker ? Martin Fourcade ? Teddy Riner ?...  De l’excellence à la française. Dans ma petite usine de Crézancy, Japonais et Américains sont venus apprendre ce que forger avec précision voulait dire. Une exigence d’orfèvre d’une bande de techniciens acharnés (avec leur cœur) à faire passer leurs idées par des machines pour sortir des pièces à nulle autre pareilles. De l’orfèvrerie qu’on nous envie (l’usine est japonaise aujourd’hui).

Pour le golf il faut reprendre ainsi les problèmes. S’inspirer, pourquoi pas, des américains mais trouver ensuite les concepteurs d’une méthode qui ne serait pas dogmatique. Une méthode avec des principes stricts pour ce qui concerne le chemin du club mais ensuite adaptée au client avec ses propres qualités (et bien sûr ses défauts). Un swing de golf à la carte (sans jeu de mot Paulo) si j’ose dire. Mais un enseignement du jeu qui donne de l’autonomie, de la maîtrise dans le temps. Un apprentissage cohérent qui permettrait aux joueurs d’avoir confiance et de ne pas se jeter dans les bras du premier conseil venant de son voisin qui joue plus mal que lui.

Les joueurs de golfs passent leur temps à regarder comment joue le voisin (même chez les pros du circuit) et se comparer à lui. La règle, c’est ne pas se comparer à personne, se faire une image juste de soi et faire avec. Le talent est en soi. De toute façon on ne peut pas jouer au golf avec un masque.

Je dis cela en ayant fait un travail de réflexion sur mon propre jeu mais en voyant aussi le plaisir que prennent les gens quand on leur montre des situations de jeu à résoudre. Les plus réticents à s’entraîner au practice trouvent le moyen de partir avec quatre balles et trois clubs, seuls sur le parcours quand ils en ont le temps. D’autres trouvent des biais autres, mais au final font des progrès et continuent de jouer.

Ce que je dis ici pour des particuliers qui ont le temps, n’est pas identique pour des gens qui travaillent, sont pressés, stressés, oppressés, impatients…des actifs. Pour ceux-là, il faut trouver des solutions pédagogiques pour « gagner du temps ». Utiliser les ressources du cerveau mieux connues aujourd’hui pour constituer une mémoire mentale et physiologique. Utiliser les outils numériques pour permettre à un client de s’en servir pour s’approprier ses propres qualités et ses défauts.

En utilisant ces principes, je ne suis pas plus doué que quiconque, et pour remodeler mon swing complet (moins d’effort, moins d’énergie, plus d’équilibre pour plus de longueur et de précision), j’ai déjà expérimenté avec Michael Wolseley. Pour obtenir le même (en fait bien meilleur) niveau de jeu j’ai pris 3 heures de cours et mis 40 heures de practice à la suite sur 3 semaines pour m’approprier ce changement. Il a fait des progrès Michael, quand il m’a enseigné le chiping 25 ans avant, (pratique que je n’ai plus jamais accepté de changer) j’avais mis un an et demi à comprendre. La vidéo est très efficace accompagné d’un Pro. L’image est juste, on ne peut se cacher, se raconter d’histoire.

Puisque l’on parle de vidéo, plusieurs coaches ou Pros se sont lancés dans le créneau. Curieux, je suis allé voir et je dois reconnaître qu’il y a des choses remarquables, comme dans bien des clubs sans doute. Première remarque, peu d’entre eux cherchent la clientèle dame. Et c’est dommage car si nous n’avons pas de champion de majeur chez les hommes nous en avons chez les dames. Une lapalissade en passant, il n’est pas possible d’enseigner le golf aux dames comme au messieurs. Elles ne se servent pas de leur cerveau comme nous les hommes. C’est pour cela qu’elles sont plus fortes.

C’est justement une vidéo de Michel Teichet aux USA avec la famille Lebouc qui m’a fait réagir. D’abord vous remarquez la classe des clubs et la classe de la présentation. We are in America ! Patricia est interviewée sur sa victoire au majeur mais ne livre rien de ce que je trouve essentiel du golf, sa partie cachée. Elle aborde la partie sans livrer sa préparation mentale. Je m’en suis ouvert à Michel qui m’a répondu aimablement que cet aspect ce n’est pas ce qu’on lui demande. Je ne suis pas d’accord, j’irai le voir un de ces jours.

Avec Antoine Lebouc nouvelle vidéo et démonstration sur l’alignement pour des effets. Complet, super correct mais je suis sûr que la moitié des joueurs amateurs que je connais n’ont rien pigé et n’ont jamais rencontré un pro comme Antoine, avec le vécu et moyens matériels qu’il se donne. Travail super correct pour des américains ou des passionnés (5% du marché).

Quand les vidéos passent dans nos clubs ce n’est pas du même niveau, au lieu d’être admiratif je pourrais être critique. Dans l’enseignement de toutes les techniques (j’en connais un paquet de la forge à l’informatique) il y a du foutage de gueule et donc on en voit.

Toujours en vidéo on voit aussi la nécessaire préparation mentale pour le putting, une partie... Parfois (et j’en suis) on parle de travail mental ou d’endurance mentale. Déjà il faudrait s’entendre sur ces expressions car les mots importants sont pour moi en tout cas : préparation, travail et endurance. J’ai donc des remarques à faire sur chacune des vidéos car bien que ce soit du bon boulot, l’essentiel pour le joueur lambda n’y est pas.

Un autre point me touche dans l’enseignement classique. Des sociétés de gestion s’occupent de golf parce que c’est compliqué de gérer un golf. Je rappelle que j’en ai étudié 4 à fond, pour les préparer à la certification ISO. Il y a plusieurs métiers qui ne sont pas faciles à faire cohabiter. Mais dans l’enseignement non plus.

Donc pour leur animation, leur développement ces organismes ont des pros salariés qui enseignent aux débutants et les font progresser. Les joueurs passent sous leur contrôle selon les circonstances et cela perturbe les joueurs. Tellement que certains sont perdus, n’osent pas le dire, mais ne progressent pas. Pas encourageant pour continuer. J’ai dit dans mon bouquin qu’il fallait avoir confiance dans son pro initial et n’en changer qu’au bout de quelque temps si l’on en sent le besoin. Difficile à comprendre mais essentiel pour organiser l’enseignement collectif. On prend de l’argent sur le moment mais il n’est pas récurrent, il ne sert pas le moyen et long terme ni le marché du golf pas plus que les statistiques des licenciés de la FFG. 

Les enfants maintenant, souvent à la garderie pour des enfants dont les parents jouent déjà, je n’insiste pas pour les EDG.

Par contre j’aimerais que ce sport entre à l’école qu’il fasse partie à un moment des projets pédagogiques des établissements primaires. Car le champion futur y est déjà. On en a laissé passer plein sans doute auparavant. Vous l’avez compris le golf sert à développer l’esprit des grands mais encore plus celui des enfants. Ce jeu est interactif, en quelques instants il vous permet de toucher du doigt ce qu’est une pensée, une vision, un objectif, une stratégie, une sensation…mettre la balle dans un trou contient tout cela. On apprend la philosophie par jeu !

Alors ce champion capable de gagner un majeur c’est pour quand ? J’y travaille de mon côté et je sais que la FFG aussi. Elle a décidé de mettre dans la structure trois ingrédients majeurs : technique, physique et mental. Meilleurs coaches américains en clinic, super. Il faudra que les trois pôles acceptent de travailler main dans la main, épaule contre épaule, idées confondues et cohérentes. C’est un début pas mal déjà.

Ce que j’intègre en plus outre des outils pédagogiques plus français, c’est l’éducation des enfants au plus près de leurs intérêts et ceux de leurs parents. Je les veux équilibrés, engagés, autonomes, enjoués et ayant envie d’apprendre. Vu l’état de notre société je sais que je vais devoir innover pour faire entendre des sons de cloches inconnus pour eux, effort, travail, concentration, motivation…J’ai le temps je vais chercher à me faire aider de Pros PGA qui veulent évoluer à partir de ce qu’ils savent déjà. Et aussi je vais provoquer des instituteurs et des professeurs, des médecins et des thérapeutes, j’ai un plan !

Comment je vais faire pour les recruter ? A ma façon, les faire jouer et quand ils auront réussi ce qu’ils sont venus chercher, ils intègreront ce qu’ils auront appris de leur propre jeu et sauront l’intégrer dans leur enseignement pour le bien de leurs propres clients.

Un client content est votre meilleur ambassadeur, le début d’un cercle vertueux.


C'est l'hiver le moment de s'entraîner...En toute amitié!



Michel Prieu

https://youtu.be/QK2Xx8tOuMs 

Hello,
Puisque vous avez lu jusque là, donnez votre avis, cela fera du bien à tout le monde. Je vous remercie.

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