Chers amis,
Auguste :
Imposant et solennel, qui a quelque chose de royal… et ce peut être chiant
voire contre-productif et éloigner les clients qui aiment ce sport
Le
golf mondial n’est pas au mieux de sa forme engoncé dans ces principes. J'aime ce sport qui m'a tant donné et je ne
suis pas sûr qu’il soit toujours sur le bon chemin pour attirer les enfants.
Cette
semaine a été très riche dans mes visites. Découverte du Golf D’Alhaurin de la
Torre tracé par Severiano Ballesteros. Parcours de montagne andalouse avec des
vues magnifiques. Un parcours d’une rare intelligence qui fait appel à toutes
vos qualités. Jamais les pieds à plat sur le fairway mais le drapeau en vue dès
que vous l’approchez. Greens surélevés qui augmentent encore la difficulté.
Magnifique
moment accompagné du talent du patron de l’Académie, Miguel Navarro Suarez qui
connait son terrain comme sa poche et manie ses clubs avec dextérité. Sa fille
Sara joue un jeu professionnel qu’il est presque dommage de voir laissé sans
but précis autre que le plaisir de jouer. Le monde du golf est mal fait mais
cela vous le savez.
Le
terrain est en convalescence laissé à l’abandon sans doute faute de finances. Un groupe nouveau s'est engagé avec quelques amis nous nous proposons de l'aider. Le
golf est ainsi fait dans cette région où il faut beaucoup d’amour pour faire
venir les gens et les intéresser quand ils ne savent pas si bien jouer. Animer
un golf est un sacré pari pour un entrepreneur aussi courageux soit-il. Le
golfeur peut être infidèle, voyageur et peu reconnaissant surtout s’il n’est
pas résident.
La
Costa del Sol est devenue Costa del Golf par un jeu de mot qui peut-être en
fait aujourd'hui les maux. Ici chaque parc immobilier (ou presque) abrite un golf qui s’est niché
souvent au fond d’une vallée. Projets pharaoniques multipliés jusqu’à l’excès
pour tenter de vendre les appartements ou les villas associés. Je suis toujours triste de voir le marketing immobilier maltraiter ce sport qui mérite plus de considération pour ses valeurs d'éducation.

Le
parcours est long et pour bien le jouer mieux vaut être doué. François sur ce
que j’ai vu s’en est bien tiré même si la victoire lui a échappé, battu en play-off après 54 trous.
Le parcours est long, réservé à des gens
fortunés, prétexte à vendre des maisons dans une réserve avec vue sur mer pas
si éloignée. Pas sur que tous les enfants puissent vraiment être intéressés. A écouter les bruits de la contrée, le marché petit à petit est en train de se relever pas loin de Gibraltar. Valderama est tout à côté. Costa de luxe anglais.
Cette
magnificence pose quelques problèmes pour tous les administrateurs car le prix
demandé oblige à faire attention aux services offerts. Ils ne sont pas toujours
à la hauteur. Ainsi quand j’ai demandé un plan des parcours, il n’y en avait
pas et si j’ai voulu suivre les joueurs je l’ai fait à pied. Je n’ai pas pu
louer un buggy comme je le souhaitais. Même l’argent ne permet pas de vous
faciliter la vie si le service n’est pas prévu, c'est un peu l'Andalousie.
En
rentrant Augusta Master's à la télévision. Le tournoi des maîtres comme chaque année est
un sommet. Les 87 joueurs sélectionnés vont batailler pour la deuxième journée.
L’heure n’est pas encore à son apogée mais déjà des joueurs font la gueule et
sont éliminés.
Je
sais la difficulté de ce parcours, l’intention, l’attention et la concentration
qu’il faut pour poser la balle juste à l’endroit qu’il faut pour se faciliter
le jeu. Surprendre le parcours sans l'agresser, monitoring serré de toute sa pensée ou bien c’est lui qui va vous dominer. Augusta
National est un écrin comme un joyau finement ciselé. Saint des saints du jeu
américain pour faire la nique aux ancêtres nés plus près de Saint-Andrews.

Ce
qui est fait à Augusta pour permettre de rayonner dépasse l’imagination. Hier
soir, la barre pour continuer de jouer a été placée à 6 au-dessus du par. 14
coups d’écart entre le premier et le dernier même pour des maîtres ce n’est pas
courant. A la pression que chacun se met pour l’aborder s’ajoute la frustration
que si le coup est mal imaginé, le dessin du parcours se charge de vous
torturer.

Mickelson
n’a pas bien vécu son vendredi tandis que Woods paraissait se tendre un peu
plus à chaque pas qui le mène au but. Il semble jouer avec ses souvenirs, ne pas
être tout à fait présent sur l’événement. Pour un revenant il ne joue pas mal
mais son comportement sombre ne peut lui ouvrir les portes d’un jeu plus
joyeux. Tout son corps crie qu’il a envie de bien faire mais ce n’est pas en
pensant comme il le fait qu’il va y arriver. Il semble marqué par chaque coup
qui ne fait pas tout à fait ce qu’il souhaitait. Cette chape de tension
éloigne immanquablement l’objectif qu’il s’est fixé. Une loi de l’univers
difficile à appliquer.


Quand
de mes souvenirs je me remémore ce que pouvait-être le spectacle d’une Assemblée
Générale de la FFG, je suis de plus en plus inquiet de voir les rencontres que
je fais sur les parcours du monde entier. A 70 ans bientôt, j’ai l’impression d’être
encore jeune. C’est bon pour mon moral mais triste pour l’avenir du jeu.

Michel Prieu
https://youtu.be/bgXrzNX-LLQ
legolfaucoeur.blogspot.com
« Golf entre
deux mondes ». Riviera del sol
Réservations : michel3c@gmail.com ou
+33656891132
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