Cet
été je me suis promené entre Lyon et Avignon en jouant un peu au golf. J’ai
pu voir quelques différences dans l’approche des directeurs pour tenter
d’animer leurs clubs. Je me dis que l’accueil commercial de certains n’est pas
prêt de faire de nouveau adeptes de notre sport favori. je ne supporte pas de voir notre sport favori stagner, voire régresser comme en ce moment!
Heureusement,
nous avons eu de magnifiques tournois majeurs avec la somptueuse bataille de
Stenson et Mickelson lors du final de The Open à Troon et encore avec
l’avènement de Jimmy Walker lors de l’USPGA. Il a tenu la première place durant
4 jours et il a commencé son discours d’après victoire ainsi : « Le
golf ce n’est pas facile » … Nous sommes nombreux à le croire, mais jouer
au golf est passionnant !
Mon oisiveté estivale m’a naturellement reporté au printemps dernier et à la diatribe de François
Illouz dans Facebook. En y réfléchissant, j’ai été étonné qu’il démissionne
aussi rapidement de la FFG. Un vrai joueur de golf ne laisse pas tomber une affaire , même compliquée, comme
cela. De plus, je sais que mener de front une carrière d’avocat d’affaires et
dans le même temps jouer au golf au plan international, même amateur, est une
preuve de caractère. J’ai donc pensé : « on ne nous dit pas
tout !».
Je
suis assez d’accord avec son « message » et je serai même un peu plus
dur que lui quant à l’attitude des français vis-à-vis du sport en général et du
golf en particulier, professionnel s'entend. J’ai pris soin d’aller assister aux deux premiers jours de
l’Open de France qui a un peu confirmé la « fragilité » des joueurs
de golf français. Jouer « à la maison » transcende certains sportifs
d’autres en sont inhibés…
J’ai
eu le plaisir de voir le bon comportement de Romain Langasque (plutôt mur et
bien entouré par son père et son équipe), l’agressivité récompensée de Decottignies (sans suite sur
le Challenge Tour) et la confirmation que Bourdy est sérieux. Je l'avais suivi 2 jours l'an dernier à Agadir. J’ai vu aussi les
moments pathétiques de Dubuisson qui semble chercher des choses qu’il ne trouve
pas… Heureusement Mac Ilroy ne fut pas à son niveau non plus. Mais face au jeu
depuis des années maintenant je trouve une grande différence dans l’attitude
des bons joueurs français et des anglo-saxons sur un parcours de golf.
Je
suis donc très dubitatif quant à l’avenir de notre sport quand je lis le projet
de la FFG affiché partout qui veut que la Ryder Cup de 2018 nous permettent de
booster l’intérêt des français pour le golf. Pour participer au nécessaire merchandising de l'événement, j'ai acheté un pull, gelé sous la pluie de juillet.
Malgré tout, j’ai plutôt en tête qu'une nouvelle politique d’éducation (formation-entrainement-perfectionnement) , l’ouverture des clubs, la modification de l’enseignement feraient mieux pour développer . Des clubs ou des organismes de
gestion font des efforts isolés. Un véritable vivier de compétence pourrait
naître à condition que l’on prépare une stratégie globale à la Fédération et que l’on sorte
du corporatisme du golf…La PGA fait du business mais n'a pas de projet d'enseignement, dommage pour elle...
Quand
je vois un Teddy Riner, un Lavillenie, un Lemaître, je me dis qu’il nous manque
un joueur de cette stature au golf. Les Jeux Olympiques viennent de passer et
si l’on a suivi le rugby à 7, nouvel entrant avec un support média correct (une belle publicité), ce
ne fut pas du tout le cas du golf, celui des filles en particulier. L’occasion
a été manquée en partie à cause des joueurs eux-mêmes et de la couverture média
nationale. Nos françaises ont même critiqué le format et aucun joueur ne s’est
comporté correctement dans le contexte. Bourdy a été dépassé malgré son
sérieux et son enthousiasme vis-à-vis de sa sélection. Julien Quesne n’a pas
existé face à l’événement.
Cet
ensemble de remarques, m’a décidé à aller voir François Illouz car je ne peux
imaginer que rien n’ait été fait depuis qu’il est à la FFG. Je trouve que les
journalistes sportifs ont été partiaux dans le traitement de cette affaire
entre les membres de la Fédération, les joueurs professionnels et le
Responsable du Haut Niveau de la FFG qu'il était.
Après
20 ans de travail à Paris, j’y reviens toujours avec un pincement au cœur. J’y
viens soit pour le golf soit pour "la culture". J’ai beaucoup de chance dans la
vie et cette fois encore une amie attentive m’a amené sur des terres inconnues
de l’esprit. J’aime la culture chinoise, même si je suis ulcéré que, par
facilité, nous ayons permis à ce pays d’être l’atelier du monde. J’ai ainsi découvert
un grand maître de calligraphie, Fabienne Verdier. Seul maître européen à être
reconnu pour cet art et que nous dit-elle :
« Si les Japonais
ont fait du golf un jeu si populaire, c’est parce qu’il repose sur un geste
profondément calligraphique, celui du lanceur sans reprise du coup réussi ou
raté à l’instant d’être réalisé ».
En
entrant dans les bureaux de François Illouz, cette magnifique phrase tournait encore dans
ma tête.
L’homme est plutôt dynamique et il va droit au but. Après avoir relu son « coup de gueule », en l’écoutant cela m’a semblé un appel de détresse. Dans les années 95-2000, comme Président de l’AS du Golf de la Forteresse, j’avais approché la FFG et je m’étais rapidement aperçu que si je voulais faire avancer mon club, j’avais intérêt à prendre mes propres initiatives. La FFG était seulement obnubilée par l’Open de France. J’en avais aussi la preuve dans mes activités professionnelles. Consultant dans un cabinet parisien, j’avais eu l’occasion de voir comment était employé l’argent de nos licences par les dirigeants. La Ryder Cup 2018 est un effort financier encore plus important aujourd'hui…
L’homme est plutôt dynamique et il va droit au but. Après avoir relu son « coup de gueule », en l’écoutant cela m’a semblé un appel de détresse. Dans les années 95-2000, comme Président de l’AS du Golf de la Forteresse, j’avais approché la FFG et je m’étais rapidement aperçu que si je voulais faire avancer mon club, j’avais intérêt à prendre mes propres initiatives. La FFG était seulement obnubilée par l’Open de France. J’en avais aussi la preuve dans mes activités professionnelles. Consultant dans un cabinet parisien, j’avais eu l’occasion de voir comment était employé l’argent de nos licences par les dirigeants. La Ryder Cup 2018 est un effort financier encore plus important aujourd'hui…
Pour
mettre en place une politique pour espérer avoir un jour des joueurs de haut
niveau, c’est une autre paire de manche. En premier, il faut comprendre ce
qu’est "le métier" de sportif de haut niveau et pas seulement celui de golfeur.
Nous en sommes encore dans les clubs au sport loisir et les représentants de la
FFG viennent de ce milieu… Un joueur professionnel est une somme de compétences, une vision d’avenir et
beaucoup de travail. Pour les joueurs amateurs et les dirigeants c'est la même chose. Il est amusant de voir
les remarques sur le travail pour atteindre le niveau international par Jean Garaïalde, dans le Journal du Golf distribué
lors du 100ème Open de France.
Le
pouvoir de la FFG est limité au soutien des joueurs détectés par les Ligues au
niveau amateur car une fois professionnels, les joueurs créent leurs propres
structures. Le golf est si complexe qu’il serait important que les jeunes
joueurs aient des informations pertinentes sur le jeu beaucoup plus tôt que
cela n’est fait dans nos académies. Les compétences pour les entourer dès les
niveaux minimes devraient être pluridisciplinaires.
Les
joueurs passés professionnels alors qu’ils ont été formés dans les Universités
Américaines reviennent en Europe car ils savent que c’est plus facile que
d’avoir les cartes des échelons de la PGA. Les joueurs Européens sur le Web.com
Tour en ce moment ne sont pas légion, pas de français, un seul sur l’Asian
Tour. Les filles paraissent un peu plus courageuses et sont plus nombreuses à
se mesurer au circuit américain. C’est dans la nature des filles de faire mieux
que les garçons : « les hommes parlent, les femmes font ». C’est
d’un sénateur français O. Cadic, jeune industriel expatrié au Royaume-Uni avant
d’être convaincu de faire de la politique.
La
proposition d’acheter un pied à terre aux USA et y implanter une structure
d’accompagnement pour faciliter l’intégration des jeunes joueurs entre leur
sortie de l’Université et la préparation de leurs cartes d'un circuit PGA, faite par François
Illouz, a été refusée à la FFG.
Au
plan technique, pour tous les sportifs et scientifiques, les colloques à
l’étranger et les rencontres internationales sont légions. Lorsque François
Illouz a proposé de faire venir des coaches de pointure internationale pour
compléter le soutien des joueurs, Cowen, Pinero, Rotella… cela n’a pas soulevé
d’enthousiasme. Nos coaches français, entraîneurs de ligues auraient tout à y
gagner pourtant eux aussi.
Je
trouve cela regrettable car c’est au moment où les joueurs sont les plus jeunes
qu’il faut leur apporter le maximum d’informations. Le caractère des enfants
est formé à 7-8 ans. Plus les apports fondamentaux sur le jeu sont apportés tôt,
plus ils seront performants. Ainsi, il est curieux que notre sport, si exigeant
au plan technique, mais aussi psychologique, médical, mental…n’ait pas encore
de centre de haut niveau. Projet refusé pour le moment à la FFG, à François
Illouz.
Heureusement
cette année, Stenson et Walker ont envoyé un beau message à tous les joueurs professionnels. Malgré Spieth, Mc
Ilroy, Fowley, on peut gagner encore à 40 ans… Autre signe, Jim Furyk, joueur
au swing plutôt atypique vient de signer 58 en tournoi PGA, de quoi faire
réfléchir les dirigeants et entraîneurs pour l’avenir des champions du futur.
En
golf, c’est le cerveau qui commande, c’est un sport de stratégie et de décision,
il devient plus technique avec le temps, la stature et le sens du jeu des
joueurs. Le compromis distance-précision est très délicat à trouver et à
stabiliser. Ces remises en cause peuvent être dramatiques pour la carrière d’un
joueur. Quels apports sont faits pour les jeunes joueurs dans tous ces
domaines ? Quels enseignements pour la gestion de carrières ? Un plan de
développement proposé par la FFG devrait apporter des réponses en accord avec
les familles et le cursus scolaire. Il ne faut pas oublier que l’échec rôde
toujours au moment de l’adolescence, l’anticiper serait un plus pour les
postulants recalés. Mais pour cela, il faut avoir envie d’avoir un champion
capable de se mesurer au gotha mondial de la discipline. Une fois les premières
places en vue, l’aider au lieu de lui chercher des poux dans la tête ou ce qui
est plus souvent le cas, le mettre sur le devant de la scène avant qu’il n’ait
confirmé ses premiers résultats. Spécialité des médias…
Voilà
la teneur de notre débat, j’étais rassuré de voir le dynamisme de François
Illouz, qui malgré son départ de la FFG y conserve des contacts, ce qui me
laisse entrevoir qu’il n’est pas le seul à penser ce qu’il a écrit. Il a tapé
dans la fourmilière… J’espère que les plus jeunes joueurs prendront le temps de
réfléchir à leur avenir au lieu de se replier derrière la réponse des plus
anciens. Joueur de golf vous êtes seul, mieux vaut en être persuadé. Certains jeunes doivent à François Illouz une fière chandelle car il ouvert les possibilités des études aux USA
pour les meilleurs d’entre eux. D’autres veulent progresser un peu plus sur nos terres de France mais à
ce jeu le chemin est dur et toutes les compétences ne sont pas disponibles. Il faut aller les chercher ailleurs. Le chemin est long, plus qu’il n’y paraît, le talent ne suffit pas…
Souhaitons
que le prochain président de la FFG soit un sportif doublé d’un homme à la
vison politique qui apporte le changement et que les plus jeunes professionnels
se mettent en tête de gagner un tournoi majeur de golf. Jean Vandevelde, Thomas
Levet, Gregory Havret doivent avoir des idées sur ce qui leur a manqué pour
être les premiers à approcher le graal de notre sport. Feront-ils part de leur
expérience pour faire bouger les lignes de putt dans notre pays ? Didier Deschamps, Zinedine Zidane, Ghani Yalouz, Bernard Laporte feront-ils des émules ?
Je
souhaite bonne chance à Thomas Levet. Son parcours parle pour lui et il a su
faire partager sa connaissance du golf. Sinon, la loi de l’intention (Dwayne
Dyer) et la loi de l’attraction (Napoléon Hill ou Kevin Trudeau) sont des lois
universelles, chacun peut s’en inspirer !
En
attendant, bon golf à tous !
Michel
Prieu
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