71 - Concentration parfaite (26 mars 2018)



Chers amis,



Le Master’s d’Augusta approche et les grands joueurs ont montré le bout du nez, Bubba Watson hier soir, Phil Mickelson, Paul Casey, Tiger Woods qui revient à fond la caisse, de très bonnes nouvelles pour le golf pour un vieux routier de ce merveilleux sport.

L’occasion de revenir sur des croyances qui brident l’audience de ce jeu universel. C’est extrêmement intéressant de voir comment ces grands joueurs, amoureux fous de leur sport évoluent.

Nous les admirons, commentons leurs exploits, voudrions jouer comme eux mais on ne le peut pas : il y a plus de différence entre Lefty et moi (je suis gaucher, HCP 5) et un joueur qui a un an de Carte Verte. On ne joue pas sur la même planète, ni sur le parcours, ni dans nos têtes.

Ce jeu n’est pas ingrat, ce jeu n’est pas cruel, il vous rend ce que vous lui donnez. Si vous préférez jouer avec votre driver plutôt que de vous appliquer aux approches et au putting, votre avenir est plombé d’entrée de jeu. Autant des limites existent au driving alors que tout le travail que vous consacrerez au petit jeu vous rapportera gros. Quel que soit votre âge, adresse, expérience…Il n’y pas de limite à l’intelligence. Développez votre estime de soi, soyez cohérent avec vous-même et vous aurez du plaisir à trouver que vous êtes compétent. Ce jeu vous rend ce que vous lui donnez !


Ce jeu développe des qualités chez soi quand on cherche à jouer du mieux que l’on peut. Il nous aide à mieux voir clair en nous, à développer une confiance qui déborde dans la vie de tous les jours si l’on sait jouer comme l’on est. Je prends plaisir avec mes clients à leur faire remarquer combien de fois ils disent qu’ils sont nuls ou cons. A force de le dire ils le deviennent. C’est embêtant car cela déborde aussi dans la vie. Ce qui fait qu’un golfeur peut être imbuvable en compagnie.

Pourtant ce jeu est beau, esthétique et demande un engagement personnel qui ne se voit pas à la télévision. Les commentaires des joueurs eux-mêmes n’en donnent pas toute la majesté, peut-être par modestie ou parce qu’ils sont frustrés de ne pas jouer comme ils le souhaitent…

Comment ont-ils préparé leur objectif ? Comment ont-ils visualisé leur succès ? Ce n’est pas un mystère de dire que c’est compliqué. Il y a une technique pour programmer sa meilleure manière de jouer. Cette façon de faire qui vous donne avec régularité les premières places d’un championnat. Pas question seulement de technique, de mental, de physique mais de programmation de l’événement : se mettre dans la zone pour quatre jours, cela s’apprend.

J’en ai fait cette expérience à plusieurs reprises et le processus que j’ai employé est toujours le même : se mettre dans « la zone » est une part de soi. Martin Fourcade, Teddy Riner, Renaud Lavillenie,… y sont des maîtres. La pratique ne fait aucune concession, aucun détail ne peut être laissé au hasard.

Hasard ce mot inventé par les perdants qui pense que celui qui gagne est justement le fruit du hasard. Celui qui croit au hasard ne risque pas de tomber dans la concentration parfaite.

Pour y arriver il est nécessaire de gommer les doutes qui peuvent nous assaillir à tous moments. Avec humilité et lucidité les identifier pour les minimiser à défaut de les éliminer lors de la préparation forcément anticipée. La réussite est programmée : le joueur s’est fixé rendez-vous avec lui-même. Il sait qu’il ne peut être en forme toute l’année. Le golf épuise le mental à haute dose.

Il a programmé sa montée en puissance, réglé toutes les facettes de son jeu, insisté sur ses points faibles techniques (vrais ou supposés), ajusté et renforcé ses points forts. Il a ajusté son programme énergétique, son alimentation, son sommeil (méthode S.E.M.E.R), il a baissé sa charge physique (laissé tomber les barres de musculation) pour affiner ses sensations. Confort intellectuel supérieur de se sentir "invincible", sand-wedge ou putter en mains. Ajuster son énergie encore avec des challenges de fous suivant le parcours à jouer. Tout est étudié, décidé par le joueur qui dicte la conduite à tenir à son co-pilote (le cadet est un équipier d’élite qui tient l’équilibre, bien plus qu’il ne porte le sac). Le co-pilote va réguler la vie de son joueur tout au long du tournoi. Anticiper, rassurer, renseigner, observer…un beau métier de monitoring d’une machine entraînée pour gagner.

La préparation comprend aussi une projection mentale vers la victoire. Le joueur doit l’imaginer. Cela fait partie du travail accompli chaque jour dans sa préparation. Croyance que l’on peut être compétent et efficace parce que l’on a tout fait pour réussir. Croyance que l’on est « élu » pour ce tournoi. Le mieux est de se projeter comme si l’on avait gagné, s’aligner sur les pensées, les sensations, les gestes que l’on fera. Les trophées que l’on recevra à quoi sont-ils destinés? Alignés tous sur le renforcement de l’amour pour soi et de ceux que l’on aime.

Dernier point : si l’on ne réussit pas ? « Tout est toujours parfait » ramasser tout le positif de la situation, accepter l’erreur, la défaillance personnelle mais regardons avec respect celui qui a gagné. La victoire ou le résultat, objectif si chèrement préparé ne nous appartient pas. A moment donné il faut comprendre ce qu’est le lâcher prise. Cette vertu qui nous empêche de contrôler. Etre focus sur un résultat nous en éloigne beaucoup plus que l’on ne croit. Il faut apprendre cela pour devenir un joueur mature. On peut l’expliquer très tôt à un jeune joueur et peu d’éducateurs savent le faire.

Monter au sommet est une grande joie mais y rester est moins facile que l’on croit. Si l’on est préparé on ne s’emballe pas, au golf chaque jour est un autre jour avec des hauts et des bas. Voilà pour la préparation, reste le tournoi.

Préparé ainsi le joueur ne craint pas grand-chose, il sera cohérent avec sa pensée, connecté à l’événement. Disponible pour s’écouter et agir comme programmé. Fort intérieurement, imperméable à l’environnement, il se regarde jouer….rien ne vient le perturber. Ces trois weekends nous avons assisté à cela. Vous ne pouvez pas avoir le niveau de jeu de ces gars là mais vous pouvez vous programmer exactement comme eux.

Vous ne jouez pas au golf? Dommage mais ce que je vous ai décrit ci-dessus, je peux vous en faire des exercices, vous l’expliquer « scientifiquement ». Mes mentors du moment, Sylvain Guimond, David Lafrançois, Martin Latulippe ou François Lemay m’ont aidé à comprendre comment j’avais fait cela souvent…en suivant mon intuition.

Le Centre de Golfothérapie peut vous expliquer tout ça…

C'est au soleil pas loin de  Malaga!




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